En tant que formateur, il existe un défi de taille : garder ses apprenants engagés dans le suivi des modules et acteurs de leur parcours jusqu’à la certification.
Il est clair qu’une formation à succès ne dépend pas que de la qualité de son contenu. Il subsiste plusieurs facteurs qui feront que les personnes inscrites s’engageront. Aussi, peu importe le public ciblé (salariés, reconversion, étudiants), tout programme doit avant tout fédérer.
L’enthousiasme, c’est la clé de toute motivation
Deux choix s’offrent à vous en tant que formateur pour transmettre votre savoir :
- Le premier : ce serait d’être rigide, et d’imposer votre programme tel que vous l’avez conçu, sans prendre en compte les caractéristiques et le vécu de chaque apprenant, de ne pas vous soucier de leur capacité, de les nourrir un maximum, et surtout sans regarder derrière vous.
- Le second : ce serait de faire en sorte d’impliquer vos apprenants au maximum.
Il faut leur donner envie de s’investir et les accompagner pour déclencher cette motivation.
Pour ce faire il existe plusieurs méthodes.
Nous optons plutôt pour cette dernière et nous avons le plaisir de partager ici avec vous quelques une d’entre elles :
Tout d’abord, il faut connaître vos apprenants, et ne pas s’arrêter sur des préjugés de premiers abords. Prenez du temps en début de formation, n’hésitez pas à proposer une série de questions impliquant la motivation dès le premier jour afin de mieux les connaître : vos projets, vos attentes. Cela vous permettra de prendre conscience de chaque point important pour que votre formation soit gagnante. Laissez le groupe se découvrir également en discutant tous ensemble autour d’une table et d’un café. Oui, car nous on adore le café.
Identifier les styles d’apprentissage
Intéressez-vous au style d’apprentissage qui va favoriser l’enthousiasme.
Saviez-vous qu’il existe 4 styles d’apprentissage ? Testez-vous et testez vos apprenants !
Selon Honey et Mumford l’intérêt et d’adapter ses méthodes pédagogiques aux apprenants :
- Le réfléchi : écoute tout le monde avant de donner ses opinions, apprécie le feedback, a besoin de temps avant de passer à l’action.
- Le réceptif : relève les défis, expérimente tout type d’activités, et apprécie le travail en groupe. S’ennuie rapidement, et attend la prochaine activité.
- Le pragmatique : intègre la théorie à la pratique, agit rapidement, apprécie les résultats concrets, manque de patience face aux autres.
- Et le théoricien : développe des systèmes, apprécie la logique et l’analyse, partage son savoir, réfractaire à la nouveauté.
Une personne peut s'inscrire dans une combinaison de styles, mais il y aura toujours un style qui se démarquera comme le plus pratique. L’intérêt ici est que tout le groupe sache qui est qui. Ainsi, Il est important qu’ils se connaissent soit, mais aussi les autres membres de leur groupe, pour une parfaite cohésion.
Encourager
Créer un environnement centré sur l’apprenant en encourageant les apprenants à être conscient de leur propre processus d’apprentissage et de connaître leurs propres styles d’apprentissage.
N’hésitez pas à encourager les apprenants à travailler ensemble en groupe.
En proposant à l’apprenant par exemple du choix et de l’autonomie : il peut s’agir de proposer des choix de projets, de cours et de tâches …
Décrypter
Servez-vous de la pyramide de Maslow : le formateur est attentif à son impact auprès des apprenants. Il en oublie que ses stagiaires ont des préoccupations autres que pédagogiques. La pyramide de Maslow est un outil de décryptage du comportement, à partir du classement des besoins humains. Elle permet d’identifier qu’elles peuvent être les attentes principales de tout apprenant, et donc pour la personne en charge de la formation de répondre à chacune d’elles selon la nature des besoins :
- Accomplissement de soi : une formation est une réussite si le contenu pédagogique n’a pas été seulement reçu par les participants, mais lorsque les apprenants se sont approprié l’enseignement diffusé et qu’ils emportent avec eux, une fois les lumières éteintes, des idées nouvelles leur permettant d’agir différemment par la suite…
- Estime de soi : l’objectif d’une formation est d’apporter aux apprenants un contenu, qu’il soit théorique, pratique, ou les deux à la fois. Cet apport s’ajoute aux connaissances et à l’expérience du participant, ce qui parfois peut créer un sentiment de mésestime chez lui lorsque des certitudes bien ancrées sont subitement renversées par un nouveau contenu pédagogique, ou lorsque les explications fournies ne suffisent pas à lever les incompréhensions.
- Appartenance : aucun apprenant ne doit avoir le sentiment d’être exclu du groupe.
- Sécurité : favoriser les échanges entre les participants est impératif pour réussir une formation, les canaliser l’est tout autant.
- Physiologiques : de bonnes conditions matérielles et logistiques doivent être réunies afin que chaque participant soit totalement disponible pour l’écoute, sans avoir à se soucier de son confort et sans faire l’objet de désagrément divers.
Le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) plus important que la compétence elle-même ?
Selon Albert Bandura, le sentiment d’efficacité personnelle, c’est-à-dire la croyance en sa capacité à réussir une tâche est prédictive de la réussite. Maîtriser des compétences pour réaliser une tâche n’est donc pas suffisant, encore faut-il se sentir capable de pouvoir les mobiliser. Le SEP joue à plusieurs niveaux dans la performance d’une personne. Compilant de nombreuses études, Albert Bandura a identifié 4 facteurs favorisant le sentiment de compétences.
- Première source : la maîtrise personnelle, c’est-à-dire les expériences réussies précédemment. Plus une personne est dans une dynamique de réussite, plus elle développera son sentiment d’efficacité personnelle.
- Deuxième source : l’apprentissage social. Voir des personnes ayant un profil proche du nôtre réussir, nous conduit à nous rassurer et à prendre confiance dans notre capacité à réaliser la tâche.
- Troisième source : la persuasion par autrui. Le feed back constructif d’un pair sur sa performance, les encouragements avant de réaliser la tâche… sont autant de conditions qui favorisent le sentiment d’efficacité personnelle.
- Quatrième source : l’état psychologique et émotionnel. Le stress et l’anxiété sont un frein au sentiment de compétences. Dans des situations exceptionnelles, à risque, une personne peut perdre ses moyens et s’interroger sur sa capacité à réussir. A l’inverse, dans une situation où la personne est calme et sereine, son sentiment de compétences sera renforcé.
Écouter le podcast de Fatiha Merchougui
Vous l’aurez compris, il faut favoriser l’épanouissement de l’apprenant.
Quand une personne prend la décision de s’engager dans une formation, c’est souvent parce qu’elle ressent le besoin de s’accomplir professionnellement et personnellement. Pouvoir mesurer ses propres progrès, voir qu’elle avance petit à petit vers la situation de ses rêves et constater le résultat de ses efforts amène à l’épanouissement aussi bien pour elle que pour vous.
Retrouvez le témoignage inspirant de Fatiha Merchougui - formatrice et consultante, qui nous a fait l’honneur de participer à notre tout premier épisode du podcast de la formation.
Vous découvrirez qu’elle utilise elle–même ces méthodes pour cultiver l’enthousiasme de ses apprenants.
Pour aller plus loin
Pour aller plus loin sur l’engagement des apprenants, découvrez comment créer un parcours de formation captivant : Comment rendre votre parcours de formation plus engageant.
